Trêve hivernale : dates et règlementations 

La trêve hivernale, période s'étendant du 1er novembre au 31 mars, au départ permet aux personnes qui devraient être expulsées de leur logement de ne pas l’être pendant l’hiver. Mais que signifie réellement cette trêve pour les locataires et les propriétaires ? Quelles sont ses implications et ses exceptions ?

Publié le 20 février 2024
Temps de lecture : 5 minutes

La trêve hivernale, souvent évoquée dans le contexte du logement, est une période définie par la loi française durant laquelle les expulsions de locataires sont strictement interdites. S'étendant du 1er novembre au 31 mars, cette mesure vise à protéger les personnes les plus vulnérables pendant les mois d'hiver, où les conditions climatiques peuvent être particulièrement rigoureuses. 

Durant cette période, peu importe les circonstances, qu'il s'agisse de retards de loyer, ou d’impayés successifs, un locataire ne peut être contraint de quitter son domicile. Cette protection assure que personne ne se retrouve sans abri en plein hiver, période où le froid rend la vie à l'extérieur particulièrement difficile. 

En période de crise sanitaire, le gouvernement peut demander l’extension de la période de la trêve.  

Bien que la trêve hivernale soit un dispositif protecteur, il existe des exceptions notables à cette règle, conçues pour répondre à des situations spécifiques.  

La première exception concerne les locations jugées dangereuses pour la sécurité de leurs occupants. Si un bâtiment est déclaré en état de péril, par exemple en raison de risques d'effondrement ou de graves problèmes structurels, l'expulsion peut alors être autorisée si elle fait l'objet d'un arrêté. Cette mesure vise à garantir la sécurité des locataires, même si cela implique de les reloger ailleurs. 

Une autre exception notable est le cas des solutions de relogement jugées plus adaptées pour le locataire et sa famille. Si l'expulsion permet de proposer un logement mieux adapté aux besoins spécifiques de la famille, elle peut être mise en œuvre même pendant la trêve hivernale. Cette exception est particulièrement pertinente dans les situations où le bien-être des locataires est en jeu. 

Le conjoint expulsé du domicile conjugal sur ordre du juge aux affaires familiales dans le contexte de l'ordonnance de non-conciliation lors d'une procédure de divorce ne peut bénéficier de la trêve hivernale. Mais également, le conjoint, partenaire de Pacs ou concubin reconnu coupable de violence au sein du couple ou envers un enfant, dont l'expulsion du foyer familial est décrétée par le juge aux affaires familiales dans le cadre d'une ordonnance de protection. 

Enfin, les squatteurs ne bénéficient pas de la protection offerte par la trêve hivernale qu’ils occupent un domicile s’agissant d'une résidence principale ou secondaire, un garage ou un terrain. La loi Élan de 2018 précise que les personnes occupant illégalement un logement peuvent être expulsées à tout moment de l'année, après une procédure judiciaire appropriée. 

À la fin de la trêve, la procédure d’expulsion reprend, ou le cas échéant est exécutée.  

La trêve hivernale, tout en offrant une protection essentielle aux locataires, implique également une série de droits et devoirs à respecter. Pendant cette période, les locataires bénéficient du droit fondamental de rester dans leur logement sans crainte d'expulsion. Cela inclut une protection contre la coupure des services essentiels tels que l'électricité, le gaz et l'eau, même en cas de retard de paiement. Cette mesure assure que tous les locataires disposent des conditions de vie décentes pendant les mois d'hiver. 

Cependant, ces droits s'accompagnent de responsabilités. Les locataires sont tenus de continuer à payer leur loyer et à respecter les termes de leur bail. Le non-paiement du loyer peut entraîner des pénalités et des procédures judiciaires une fois la trêve terminée. Il est donc important pour les locataires de communiquer avec leur propriétaire en cas de difficultés financières et de chercher des solutions, telles que des plans de paiement ou des aides sociales. 

Les locataires doivent également maintenir le logement en bon état. Les négligences ou les dommages causés au logement peuvent justifier des actions en justice de la part du propriétaire. Il est donc important pour les locataires de prendre soin de leur habitation et de signaler tout problème nécessitant une intervention du propriétaire. 

Pendant la trêve hivernale, bien que les expulsions soient suspendues, les propriétaires ne sont pas dépourvus de recours en cas de conflits locatifs ou de loyers impayés. 

Premièrement, la communication est la clé. Avant d'entamer toute procédure judiciaire, il est conseillé aux propriétaires de tenter de résoudre les problèmes à l'amiable. Cela peut inclure la négociation de plans de paiement ou la recherche de solutions alternatives avec le locataire. 

Si ces démarches échouent, les propriétaires peuvent alors engager des procédures légales. Cela commence souvent par l'envoi d'un commandement de payer, qui est une mise en demeure officielle pour le règlement des loyers impayés. Si le locataire ne répond pas dans les délais impartis, le propriétaire peut saisir le Tribunal judiciaire pour entamer une procédure d'expulsion. Toutefois, il est important de noter que même si une expulsion est ordonnée par le tribunal, elle ne pourra être mise en œuvre qu'après la fin de la trêve hivernale.  

Les propriétaires ne peuvent pas couper les services essentiels (eau, électricité, gaz) au locataire, même en cas de litige. Cette action est illégale et peut entraîner des sanctions sévères. Un propriétaire enfreignant la trêve hivernale s'expose à une peine de prison pouvant aller jusqu'à trois ans et une pénalité financière de 30.000 euros.

La fin de la trêve hivernale, se terminant chaque année le 31 mars, signale un changement important pour les locataires et les propriétaires. Cette date marque la reprise possible des procédures d'expulsion qui ont été suspendues pendant les mois d'hiver.  

Pour les locataires, cela signifie que la protection offerte par la trêve hivernale prend fin, et toute expulsion en attente ou ordonnée par un tribunal peut désormais être mise en œuvre. 

La fin de la trêve hivernale offre la possibilité de régulariser les situations de loyers impayés ou de conflits locatifs en suspens. Les propriétaires sont encouragés à continuer de privilégier la communication et la recherche de solutions à l'amiable avant d'entamer des démarches d' expulsion

La trêve hivernale bénéficie principalement aux locataires, en leur offrant une protection contre l'expulsion de leur logement du 1er novembre au 31 mars. Cette mesure vise à protéger les personnes en situation de vulnérabilité pendant les mois les plus froids. Cependant, certains cas, comme les squatteurs ou les individus expulsés pour des raisons de sécurité, ne bénéficient pas de cette protection. 
Non, la trêve hivernale s'applique uniquement aux logements résidentiels. Les locaux commerciaux ne sont pas couverts par cette mesure. Les propriétaires de locaux commerciaux peuvent donc poursuivre les procédures d'expulsion pendant l'hiver si nécessaire. 
Non, pendant la trêve hivernale, il est interdit de couper l'électricité dans un logement occupé, même en cas de factures impayées. Cette mesure vise à garantir que les locataires disposent des services essentiels pour leur confort et leur sécurité durant les mois les plus froids. Cette interdiction s'applique également au gaz et à l'eau.
La trêve hivernale n'affecte pas la capacité d'un propriétaire à augmenter le loyer, à condition que cette augmentation respecte les termes du bail et la législation en vigueur. Toutefois, toute augmentation doit être justifiée, raisonnable et conforme aux indices de référence des loyers.