Publié le 22 septembre 2023
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Vous êtes locataire et votre propriétaire envisage de vendre ? Sachez que vous avez peut-être le droit de devenir le premier acquéreur. En effet, la loi vous donne, dans certains cas, la priorité pour l'achat. Ce droit, appelé "droit de préemption", est une protection offerte aux locataires. Pourtant, beaucoup ignorent son existence ou ses modalités d'application.
Le droit de préemption, qu'est-ce que c'est ? C'est une protection légale qui donne au locataire d'un logement la priorité pour l'acheter si le propriétaire décide de le vendre. En d'autres termes, si votre propriétaire veut vendre le logement que vous louez, il doit d'abord vous proposer de l'acheter. Ce n'est pas une obligation d'achat. Vous pouvez refuser l'offre sans conséquence.

Le droit de préemption du locataire trouve son origine dans l'Article 10 de la loi du 31 décembre 1975. Ce texte législatif stipule que si un propriétaire souhaite vendre son bien immobilier occupé par un locataire, il doit d'abord proposer à ce dernier d'acheter le bien. Cette loi vise à protéger les locataires contre l'éventualité d'une expulsion due à la vente du logement.  

Il est important de noter que cette loi ne s'applique pas à tous les types de logements. Elle concerne principalement les logements non meublés dont le bail a été signé pour une durée d'au moins 6 ans, cela permet également au propriétaire de s'assurer de la solvabilité du locataire. Les locations meublées ou saisonnières ne sont pas concernées par cette loi. 

Il faut savoir que le droit de préemption ne s'applique pas automatiquement. Le propriétaire doit informer le locataire de son intention de vendre le bien par une notification officielle, généralement une lettre recommandée.

Le droit de préemption ne garantit pas que le locataire pourra acheter le bien au même prix que celui proposé à d'autres acheteurs potentiels. Le prix de vente est fixé librement par le propriétaire.

Votre assurance habitation devra être informé de ce changement de statut si le locataire devient le nouveau propriétaire du bien dans lequel il habitait.  

Pour un appartement, lorsque le propriétaire décide de le vendre, il doit en informer le locataire par une lettre recommandée ou par acte d'huissier. Le locataire dispose alors de deux mois pour accepter ou refuser l'offre.
Dans le cas d'un garage ou d'un parking loué séparément du logement, le locataire n'a pas de droit de préemption. Cependant, si le garage est vendu en même temps que le logement, le locataire de l'appartement a le droit de préemption.
Pour les locaux commerciaux, le droit de préemption est différent. Le locataire d'un local commercial a un droit de préemption renforcé, c'est-à-dire qu'il peut se porter acquéreur avant tout autre acheteur potentiel.
Le droit de préemption du locataire n'est pas absolu. Si le propriétaire souhaite vendre le bien à un membre de sa famille, le droit de préemption du locataire ne s'applique pas. L' achat du bien par un proche est prioritaire. De même, si le logement est vendu à la suite d'une procédure de saisie immobilière ou encore lors d'une vente aux enchères publiques, le locataire ne peut pas prétendre à son droit de préemption. 
Le délai de préemption est une notion clé dans l'exercice de ce droit. Une fois que le propriétaire a informé le locataire de son intention de vendre le bien, le locataire dispose d'un délai de deux mois pour répondre. Ce délai commence à partir de la réception de la lettre recommandée ou de l'acte d'huissier. Si le locataire décide d'acheter le bien, il doit informer le propriétaire de sa décision dans ce délai. Passé ce délai, si le locataire n'a pas répondu, le propriétaire est libre de vendre le bien à qui il veut. Le locataire doit être réactif pour ne pas perdre son droit de préemption. Le délai permet également un relogement du locataire plus facile.
Que se passe-t-il si le prix de vente du bien diminue après que le locataire a refusé l'offre initiale ? La loi a prévu cette situation. Si le propriétaire baisse le prix de vente ou reçoit une offre à un prix inférieur à celui proposé initialement, il doit à nouveau notifier le locataire. Le droit de préemption est alors réactivé et le locataire dispose d'un nouveau délai de deux mois pour accepter ou refuser l'offre. Cela garantit que le locataire a toujours la possibilité d'acheter le bien à un prix inférieur s'il change d'avis ou si ses conditions financières s'améliorent.
Oui, un locataire peut choisir de renoncer à ce droit. Il peut le faire de manière explicite, par écrit, ou de manière implicite, en ne répondant pas à l'offre de vente dans le délai imparti. Pourquoi renoncer ? Les raisons peuvent être multiples : manque de moyens financiers, souhait de déménager, absence de désir d'accéder à la propriété... La renonciation est donc une option à considérer, toujours en étant bien informé.
En plus du droit de préemption principal, il existe ce qu'on appelle le droit de préemption subsidiaire. Ce dernier s'active lorsque le propriétaire vend le bien à un prix inférieur à celui qu'il avait proposé au locataire. Dans ce cas, le locataire a de nouveau la possibilité d'acheter le bien, mais cette fois au prix inférieur. Le droit de préemption subsidiaire offre donc une protection supplémentaire pour le locataire. C'est une seconde chance qui lui est offerte pour acquérir le bien à un prix potentiellement plus abordable. Encore une fois, il est essentiel de rester vigilant et de répondre dans les délais pour ne pas perdre cette opportunité.
Pour nos aînés, le droit de préemption réserve une protection spécifique. En effet, si vous êtes un locataire âgé de plus de 65 ans ou si votre ressource est inférieure à une fois et demie le montant annuel du SMIC, vous bénéficiez d'une prérogative particulière. En cas de vente de votre logement, votre propriétaire doit vous proposer un relogement correspondant à vos besoins et capacités. C'est une disposition importante qui offre une sécurité supplémentaire pour les personnes âgées. Elle leur garantit un toit, même face à la vente de leur logement actuel. Un pas de plus vers un vieillissement serein et sécurisé.
Le droit de préemption commence dès que le propriétaire informe le locataire de son intention de vendre le logement. Le locataire a alors deux mois pour décider s'il souhaite acheter le bien.
Le prix de vente du bien est fixé librement par le propriétaire. Cependant, si le propriétaire reçoit une offre à un prix inférieur à celui proposé initialement au locataire, il doit à nouveau notifier le locataire.
Si le propriétaire ne respecte pas le droit de préemption du locataire, ce dernier peut saisir le tribunal de grande instance pour demander l'annulation de la vente. Il peut également réclamer des dommages et intérêts pour le préjudice subi.
Oui, le locataire est généralement prioritaire grâce au droit de préemption en fonction des règles établies par la loi. Le propriétaire, dans ce cadre, doit d'abord proposer la vente à son locataire avant de mettre le bien sur le marché. Cependant, le locataire n'est pas obligé d'acheter et peut refuser l'offre. Il convient de noter que certaines exceptions existent, par exemple, si le propriétaire vend son bien à un membre de sa famille ou lors d'une vente aux enchères, dans ces cas, le locataire n'est pas prioritaire.