Publié le 31 octobre 2023
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La taxe d'habitation, vous en avez sûrement entendu parler. Mais savez-vous vraiment ce qu'elle représente, qui est concerné ou comment elle est calculée ?  Cet impôt local contribue au financement des collectivités territoriales.

La taxe d'habitation s'inscrit, avec la taxe foncière, dans le cadre des impôts locaux, dont les recettes reviennent aux collectivités. 

Depuis le 1er janvier 2023, tous les contribuables sont exemptés de la taxe d'habitation pour leur résidence principale. Cependant, cette taxe reste en vigueur pour les résidences secondaires. 

La taxe d'habitation sur les résidences secondaires concerne les espaces suivants  

  • les espaces meublés destinés à l'habitation, tels que les maisons individuelles ou les appartements, à condition qu'ils soient suffisamment meublés pour être habitables  
  • les annexes du logement, comme les parkings privés ou les garages, même s'ils ne sont pas meublés ou directement reliés au logement principal 

Cependant, les caravanes, mobile homes et camping-cars en sont exclus, tout comme certains locaux professionnels ou éducatifs, tels que 

  • les bâtiments dédiés aux activités agricoles 
  • les dortoirs d'écoles et internats 
  • les bureaux occupés par des fonctionnaires 
  • les résidences étudiantes gérées par les CROUS 

Ces structures bénéficient d'une exonération de la taxe d'habitation. Par contre, les locaux meublés utilisés par des entreprises y sont soumis. Si un logement est inoccupé, il n'est pas assujetti à cette taxe, mais une taxe sur les logements vacants (TLV) peut être due par le propriétaire. 

Il est facile de confondre ces deux taxes. Pourtant, elles n'ont pas le même objectif. La taxe d'habitation concerne ceux qui occupent le logement, contrairement à la taxe foncière, qui elle, s'adresse uniquement aux propriétaires.

La taxe d'habitation relative à la résidence secondaire est évaluée par l'administration fiscale pour l'ensemble de l'année, basée sur la situation du contribuable au 1er janvier de l'année fiscale. 

Son calcul s'effectue en fonction de la valeur locative cadastrale de la propriété et de ses annexes, en appliquant un taux déterminé par la collectivité locale où se situe le bien immobilier. Le montant final de la taxe résulte de la multiplication de cette valeur locative par le taux d'imposition établi. 

Pour déterminer le montant de la taxe, voici le calcul à faire : 

Valeur locative x taux d’imposition fixé par les collectivités 

Les communes localisées en zones tendues peuvent appliquer une majoration de la taxe habitation sur les résidences secondaires. Cette possibilité concerne les communes suivantes : 

  • communes situées dans des zones d'urbanisation continue comptant plus de 50 000 habitants, où un déséquilibre significatif existe entre l'offre et la demande de logement 
  • communes où une part importante de logements n'est pas destinée à une occupation en tant que résidence principale. Ces municipalités imposent la taxe sur les logements vacants 

Il existe des cas spécifiques où certains contribuables peuvent être exemptés, totalement ou partiellement, de la taxe d'habitation en fonction de leur situation ou de leurs revenus. Voici les principales situations d'exonération  

  • les seniors de plus de 60 ans non assujettis à l'impôt sur la fortune immobilière (IFI) l'année avant l'imposition, vivant seuls, ayant des ressources ne dépassant pas un plafond défini, ou bénéficiant de l'allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA) ou de l'allocation supplémentaire d'invalidité (ASI) 
  • les personnes de plus de 75 ans peuvent être exemptées de la taxe sur leur résidence secondaire, à condition que leurs revenus restent en dessous de certaines limites 
  • les veufs et veuves 
  • les individus dont le revenu fiscal de l'année précédente ne franchit pas le seuil fixé. 
  • les étudiants peuvent être totalement exonérés s'ils logent dans une résidence universitaire gérée par le CROUS, un établissement similaire au CROUS, ou s'ils louent une chambre chez un particulier 
  • les personnes qui quittent leur domicile principal pour intégrer un établissement spécialisé, tel qu'un centre de soins de longue durée ou une maison de retraite. Dans ce cas, ils obtiennent une dispense de cette taxe sur leur ancienne résidence, désormais considérée comme résidence secondaire 

Le propriétaire, lui, n'est pas exempt de taxes. Même s'il ne paie pas la taxe d'habitation pour un logement qu'il n’occupe pas, il doit s'acquitter de la taxe foncière sur sa résidence secondaire. Cette dernière est basée sur la valeur du bien immobilier et sert à financer les services publics locaux, tout comme la taxe d'habitation. 

Les services d'imposition distinguent résidence principale et résidence secondaire tout comme les compagnies d’assurance qui feront la distinction si vous souhaitez souscrire une assurance habitation

Les taxes foncières sont généralement perçues au début de l'automne. Ainsi, durant le dernier trimestre, vous obtiendrez votre notification de paiement pour la taxe d'habitation des résidences secondaires. Si vous possédez plusieurs propriétés situées dans différentes municipalités, vous recevrez des notifications distinctes pour chaque commune.

Si vous n'avez pas de résidence secondaire, vous ne serez pas sollicité pour le paiement de la taxe d'habitation, car elle n'est plus applicable aux résidences principales.

Seuls les propriétaires de résidence secondaire sont redevables de la taxe d’habitation. Si vous quittez votre résidence principale pour entrer dans un établissement spécialisé (maison de retraite ou centre de soins de longue durée), vous pouvez être exonéré de la taxe d’habitation sur les résidences secondaires sur votre ancien logement.
La valeur locative cadastrale est une estimation de la valeur locative annuelle de votre logement si celui-ci était loué. Elle est calculée en fonction de critères tels que la superficie, l'emplacement, l'âge du bâtiment, et d'autres éléments spécifiques au logement. Les services fiscaux revoient régulièrement ces valeurs pour les ajuster si nécessaire.
Si vous estimez que le montant de votre taxe d'habitation est incorrect, vous pouvez adresser une réclamation à votre centre des finances publiques. Il est important de fournir tous les justificatifs nécessaires pour appuyer votre demande et de respecter les délais de réclamation.
Pas nécessairement. L'éligibilité à une exonération de la taxe d'habitation dépend de plusieurs critères, notamment vos revenus de référence, votre situation personnelle, et d'autres facteurs. Il est donc important de vérifier chaque année si vous remplissez toujours les conditions.