Comme les finances publiques sont déstabilisées par la crise, si l’on choisit, comme c’est vraisemblable de poursuivre dans cette voie, il n’est pas impossible d’imaginer une intégration plus poussée des secteurs public/privé. Ce nouveau schéma pourrait s’appliquer au transport aérien, les infrastructures ou la santé.
Par ailleurs, les Etats vont engager des actions visant à réduire les vulnérabilités mises en évidence par la crise du Covid. Le recul des déficits n’est donc pas pour demain.
Oui, à la condition expresse que les banques centrales poursuivent leurs politiques ultra-accommodantes aussi longtemps qu’il le faudra. Le constat interpelle dans la mesure où il questionne, in fine, le principe sacro-saint de l’indépendance des banques centrales… Or le sujet est sensible, car l’indépendance des banques centrales vis à vis du pouvoir politique est la clef de voûte de l’édifice permettant de préserver la confiance des agents économiques dans la solidité de la monnaie. Il est donc vraisemblable qu’officiellement l’indépendance restera la règle même si, dans les faits, les banques centrales resteront plus que bienveillantes à l’égard des Etats. Pour les épargnants le choix qui se dessine n’a jamais été aussi clair. Les taux d’intérêts souverains proches de zéro (y compris aux Etats-Unis) voire négatifs (comme en Allemagne ou en France) ont vocation à rester proches de zéro pour longtemps.
Il en résulte que la prise de risque, quelle qu’en soit la forme, sera le seul moyen pour faire progresser son épargne. On mesure mal à quel point c’est un changement de paradigme. Depuis 1981 et la décision de P.Volker (le président de la Réserve Fédérale de l’époque) de tuer l’inflation, les placements obligataires étaient rois, ce n’est définitivement plus le cas.
Les pays confrontés à un vieillissement de leur population auront besoin d’investir dans le domaine de la santé. La télémédecine, qui permet de se faire soigner à distance, va se démocratiser et d’une façon générale, l’informatisation et la numérisation des soins ont le vent en poupe. Ces quelques lignes n’ont pas d’autre ambition que de montrer qu’au-delà des difficultés bien réelles, renforcées par la mise en pause de l’économie mondiale pendant près de trois longs mois, de nombreux secteurs vont voir leur développement s’accélérer. Pour les investisseurs, fermement invités par les banquiers centraux à sortir du confort de la rente, il serait hasardeux de ne pas en tenir compte.
Achevé de rédiger le 26 juin 2020.
ALAIN DUMAS,
DIRECTEUR DE LA GESTION
AUPRES D’ALLIANZ PATRIMOINE
Comme chacun le sait, l’utilisation du crédit fait partie intégrante des usages de consommation au sein de nos sociétés développées. Il s’agit en général d’un prêt bancaire consenti par un établissement financier à un ou plusieurs emprunteurs (personnes physiques ou morales). Le crédit permet le financement de tout ou partie d’un projet, qu’il vise la consommation, l’acquisition de biens notamment immobiliers mais aussi le cadre professionnel. Nous nous intéresserons plus particulièrement ici à son utilisation patrimoniale. Dans ce cadre, deux typologies de crédits sont principalement proposées par les banques, chacune répondant à des projets spécifiques.
La plus usitée est le crédit amortissable. Il permet de rembourser sur la durée du prêt, le capital et les intérêts. De par son remboursement linéaire, il sera à privilégier pour qui souhaite l’extinction de la dette progressivement dans le temps.
La seconde moins courante est le crédit in fine. La charge de remboursement durant le prêt est limitée. Seuls les intérêts sont remboursés pendant sa durée ; le capital emprunté, non amorti durant le prêt, le sera en une seule fois au terme du contrat. Plus spécifique, il est réservé à certaines opérations et s’adresse aux emprunteurs qui ont anticipé et mesuré patrimonialement le remboursement du capital au terme.
Créateur de valeur par nature, le crédit s’inscrit dans de multiples stratégies patrimoniales, qu’elles visent des objectifs personnels ou professionnels. A titre personnel, le crédit favorise notamment le développement ou la diversification d’un patrimoine. Il facilite l’acquisition en particulier de biens ou droits immobiliers. Le cas échéant, ces opérations peuvent être optimisées suivant leurs natures, par le bénéfice d’avantages fiscaux(1).
Adossé à un support financier tel un contrat d’assurance vie, il est de nature à accroitre le patrimoine tout en diversifiant ses avoirs, sous condition naturellement d’un différentiel positif entre le coût du crédit et la rentabilité du support financier. Il peut aussi répondre à un objectif de protection familiale. En effet, une assurance décès garantissant le prêt bancaire favorise la transmission du bien aux héritiers en éteignant la dette bancaire.
Dans un cadre professionnel aussi, le crédit sera un allié de l’entrepreneur lorsqu’il souhaite investir dans une entreprise. Il pourrait toutefois trouver intérêt à la création d’une holding pour l’acquérir. Les conditions de déduction des intérêts d’emprunt de ses résultats pouvant être moins restrictives qu’à titre individuel. Cette déduction fiscale allège le poids de l’endettement et contribue à améliorer la rentabilité de l’investissement.
POINTS CLÉS
Le crédit :
Cette crise, par sa cause même, se différencie des crises précédentes. Il est donc difficile dans ces conditions de se référer à l’histoire pour en tirer des conclusions sur les marchés immobiliers. Néanmoins, des tendances se dessinent et nous pouvons attendre un impact marché plus conséquent sur les biens immobiliers dont la valeur dépend d’un revenu d’exploitation, comme les hôtels, restaurants et commerces. Le marché de l’investissement tertiaire est resté toutefois très dynamique avec 7,9 milliards d’euros investis au 1ermai 2020, en hausse de +48% en 1 an, grâce à un 1er trimestre d’exception. Le secteur des bureaux enregistre 71% du volume investi avec une appétence marquée pour les actifs les mieux situés et avec une situation locative robuste.
Les quelques transactions qui ont pu être réalisées pendant le confinement ne sont toutefois pas encore représentatives d’éventuels changements de stratégies en réponse à la crise économique et des évolutions probables d’organisation du travail. Enfin les valorisations des immeubles de bureau vont dépendre de la solidité du locataire et de la sécurité du flux des loyers.
Même s’il est difficile de prévoir l’évolution des prix de l’immobilier, il semble toutefois raisonnable d’estimer qu’à l’horizon de fin 2020, le bas niveau des taux d’intérêt et l’absence d’un excès d’offre sur le marché devraient contenir tout recul significatif des prix. A plus long terme, le secteur du logement va devoir s’adapter aux attentes nouvelles que la période de confinement a fait émerger: balcons et terrasses en ville, pièce réservée au télétravail... pour mieux vivre ce confinement. Ces espaces, chers à construire avaient tendances à être « oubliés » ; ils vont reprendre un nouvel intérêt.
L’attrait des métropoles régionales va donc probablement s’intensifier encore et peut-être même s’étendre à ce que l’on peut appeler « les villes satellites des grandes métropoles ».
Rédigé le 17 juin 2020
(1) La poche Instruments de taux inclut également les instruments monétaires et les avances sur polices.
(2) La poche Actions ne comprend pas les actions non cotées, qui sont classées en Diversification.
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