Une passoire thermique désigne un logement dont les performances énergétiques sont très mauvaises ou insuffisantes. Concrètement, il s'agit d'un bâtiment mal isolé, qui laisse donc échapper la chaleur.
Ces habitations peuvent être :
L'enjeu est grand : réduire la consommation énergétique et améliorer le confort tout en diminuant notre empreinte carbone. En effet, un logement mal isolé consomme plus d'énergie pour maintenir une température idéale.
Cette qualification s'appuie sur le Diagnostic de Performance Energétique (DPE). Mis en place en 2006, il classe les logements de A à G selon leur consommation d'énergie et leurs émissions de gaz à effet de serre. Un logement est considéré comme une passoire thermique s'il est classé F ou G, les deux plus mauvaises notes de l'échelle énergétique.
La location d’appartements ou maison dites de passoires thermiques s’est progressivement enrichie d’une réglementation législative. L'objectif est d'inciter à la rénovation énergétique des biens les plus énergivores.
Depuis le 1er janvier 2023, il est interdit de mettre en location un logement classé G au DPE. Cette interdiction devrait s'étendre aux logements classés F en 2025, puis E en 2028 et D en 2034. Les propriétaires de maison ou d’appartement ainsi que les copropriétés sont donc aux premières loges en ce qui concerne la rénovation énergétique de leur bien.
La location saisonnière n’est pas concernée par le gel des loyers des passoires énergétiques et l’interdiction de location.
Pour les acheteurs et vendeurs, cette réglementation change la donne. Les acheteurs devront être vigilants et privilégier les logements avec une bonne performance énergétique. Pour les vendeurs, il faudra investir dans la rénovation pour augmenter la valeur de leur bien.
Cependant, la vente ou l'achat d'un logement classé comme passoire thermique peut présenter des défis. Pour le vendeur, il peut s'agir d'une baisse de la valeur du bien. Pour l'acheteur, c'est une occasion de négocier le prix, mais aussi une opportunité d'investir dans la rénovation énergétique et d'augmenter ainsi la valeur du logement.
Pour savoir si votre logement est une passoire thermique, il faut regarder son Diagnostic de Performance Energétique (DPE). Obligatoire en cas de vente ou de location, le DPE classe le bien immobilier de A à G selon sa consommation énergétique et ses émissions de gaz à effet de serre.
Les logements étiquetés F et G sont considérés comme des passoires thermiques. Ceux classés E le seront aussi à partir de 2028.
Pour avoir un DPE fiable, il est conseillé de faire appel à un diagnostiqueur certifié et reconnu. Le coût est généralement compris entre 150 et 300 euros.
Une fois le diagnostic réalisé, vous saurez précisément où se situent les déperditions énergétiques (isolation, ventilation etc). C'est le point de départ pour engager des travaux de rénovation adaptés, afin d'améliorer la performance énergétique de votre logement.
En copropriété, le DPE (diagnostic de performance énergétique) est requis pour les copropriétés de moins de 50 lots équipés d'un système de chauffage collectif. Pour les copropriétés de plus de 50 lots dont le permis de construire a été délivré avant le 1er juin 2001, un audit énergétique doit être effectué. Cet audit constitue un bilan exhaustif, fournissant une analyse approfondie des consommations énergétiques, un plan d'action recommandé ainsi qu'une estimation des coûts y afférents. L'audit énergétique inclut également un DPE.
Le DPE donne une vue d'ensemble des travaux à effectuer et souligne les interventions prioritaires à réaliser dans l'immeuble. Pour leurs réalisations, l'approbation des copropriétaires est requise (vote à la majorité simple). Toutes les décisions relatives aux travaux sont ensuite prises suite à un vote en assemblée générale.
Notez que depuis 2017, avec la loi Alur, lorsqu'un ravalement de façade est approuvé par tous les copropriétaires, il est impératif d'y associer une isolation thermique par l'extérieur (ITE) du bâtiment.
Pour financer les travaux d'amélioration énergétique, la copropriété a la possibilité d'utiliser le fonds de travaux ou solliciter une contribution des copropriétaires. Des aides financières sont également accessibles, comme MaPrimeRénov’Copro, destinée aux copropriétés de plus de 15 ans engagées dans des projets visant à augmenter leur performance énergétique d'au moins 35%.
Pour soutenir cette transition, plusieurs aides financières ont été mises en place. Parmi elles, on retrouve "MaPrimeRénov'", une prime pour les travaux de rénovation énergétique. Il existe aussi des dispositifs comme le service d'accompagnement pour la rénovation énergétique (SARE) et le programme "Habiter Mieux" de l'Agence nationale de l'habitat (Anah).
Pour bénéficier de "MaPrimeRénov'", il suffit de faire une demande en ligne sur le site officiel. Cette prime est accessible à tous les propriétaires, sans condition de revenus. Son montant varie en fonction du type de travaux à réaliser et des économies d'énergie envisagées.